Octobre 1915 : exposition de trophées

Depuis l'Antiquité romaine, toute victoire militaire est célébrée par l'exposition d'armes prises à l'ennemi. La Grande Guerre n'échappe pas à cette tradition, et d'ailleurs les présentations de trophées ont lieu pendant toute la durée du conflit. Le message est clair : "On les aura !"


A Paris notamment, dans la Cour d'Honneur des Invalides, la foule se presse autour d'impressionnantes lignes de matériel capturé aux Allemands.






En octobre-novembre 1915, soit quinze mois seulement après le début de la guerre, une société d'aide aux blessés organise à Dijon une exposition de trophées. Elle a lieu dans le salon Apollon du Palais des Etats de Bourgogne. Le visiteur, qui est accueilli en haut de l'escalier Gabriel par le mannequin d'un uhlan (!), peut découvrir une collection d'hélices d'aéroplane, d'uniformes et de casques à pointe, de canons de 77, de mortiers de tranchée et d'obus allemands.







1 commentaire:

Anonyme a dit…

Cher romaniste,

Rome nous a tout appris mais n'oublions pas que présenter son butin est malheureusement aussi vieux que la guerre.

En grec, le mot "acrothinion" signifie "les 1ers fruits qu'on offre aux dieux" et par extension "les objets précieux d'un butin", voire "le butin".

Dans le monde grec, on l'offre aux dieux comme remerciement et pour que l'exposition de ces prises soit un moyen de propagande.

Ex du sanctuaire de Delphes:
SIMONIDE (556-468 av. J.-C.), Epigrammata d’après l’Anthologie Palatine, VII, 650b
ALG, 96, 97a
« Ceux-ci partirent d’Etrurie pour apporter leurs trophées à Apollon. »

et lors des batailles, on récapitule les exploits par des "trophées"
ex: THUCYDIDE (471-400 av. J.-C.), Histoires, VII, 53-54
"Sur quoi, Syracusains et Athéniens dressèrent des trophées : les Syracusains, pour leur victoire navale et pour cette retraite coupée aux hoplites contre le rempart sur le plateau, succès d'où avait résulté la capture des chevaux ; les Athéniens, pour, la défaite infligée par les Tyrrhéniens à l'infanterie qu'ils avaient rejetée dans le marais, et pour celle qu'ils avaient eux-mêmes infligée au reste de l'armée. »

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