1914-1918 : les hôpitaux militaires à Dijon

Pour évoquer les sacrifices consentis par nos ancêtres pendant la Première Guerre mondiale, on cite souvent le nombre de morts (1,4 million). Mais il ne faut pas oublier le nombre des blessés, mutilés, gazés et autres gueules cassées : 4,3 millions !

Pour prendre la mesure de ce chiffre abstrait, tant il est énorme, on peut énumérer les lieux à Dijon qui ont reçu des soldats blessés entre 1914 et 1918.

1) Il y a d'abord l'Hôpital général, établissement civil préexistant à la guerre, dont les salles sont rapidement encombrées.








2) Il y a ensuite tous les hôpitaux temporaires créés dès 1914 pour répondre aux besoins, souvent dans des établissements scolaires réquisitionnés.

a) Les plus nombreux sont les "hôpitaux complémentaires" (militaires). Ils sont gérés par la Direction du Service de Santé de la VIIIe région militaire et ils sont numérotés relativement à cette région. A Dijon, il s'agit des HC n° 71, 72, 73, 74, 75, 76, 77, 81, 91, 92 (ainsi que leurs annexes) !

- Lycée Carnot, 16 Boulevard Thiers : hôpital complémentaire n° 71 (483 lits)









- Clinique Sainte Marthe, 56 rue de la Préfecture : annexe de l'HC n° 71 (20 lits)


- Clinique des Dames de la Charité (future Bénigne-Joly), 2 rue Gagnereaux : annexe de l'HC n° 71 (15 lits)



- Ecole normale d'institutrices, 3 rue Joseph Tissot : hôpital complémentaire n° 72 (115 lits)



- Ecole normale d'instituteurs, 51 rue des Moulins : hôpital complémentaire n° 73 (202 lits)



- Pension de jeunes-filles Nicey et Terrial, 80 avenue Victor Hugo : hôpital complémentaire n° 74 (56 lits)




- Couvent des Dames de la Providence, 75-79 rue de Talant : hôpital complémentaire n° 75 (251 lits)




- Ecole Saint-Joseph, 37-39 rue du Transvaal : hôpital complémentaire n° 76 (350 lits) réservé semble-t-il aux cheminots









- Collège Saint-Ignace, 9 boulevard Voltaire : hôpital complémentaire n° 77 (600 lits)




- Ecole Saint-François-de-Sales, 3 rue du Lycée-41 rue Vannerie : hôpital complémentaire n° 81 (205 lits)






- Caserne Dampierre, 3 rue Chancelier de l'Hospital : annexe de l'HC n° 81 (500 lits)




- Ecole primaire Montchapet, 2 rue de Rouen : hôpital complémentaire n° 91 (125 lits)


- Ecole primaire Voltaire, 27-29 boulevard Voltaire : hôpital complémentaire n° 92 (175 lits)



b) Et par ailleurs il y a les hôpitaux auxiliaires (HA) qui sont gérés par l'une des trois sociétés de la Croix-Rouge : Société de secours aux blessés militaires (SSBM), Association des dames françaises (ADF) et Union des femmes de France (UFF).



- Ecole de Théologie catholique (= Grand séminaire), 1 rue Paul Cabet : hôpital auxiliaire n° 1 géré par la SSBM (103 lits)


- Asile des Petites Soeurs des Pauvres, 35 boulevard de Strasbourg : hôpital auxiliaire géré par la SSBM (20 lits)


- Dispensaire de la Croix Rouge, 6 rue Louis Blanc : hôpital auxiliaire n° 21 géré par la SSBM (32 lits)



- Ecole primaire et supérieure de garçons (futur Hippolyte Fontaine), 2 rue André Colomban : hôpital auxiliaire n° 203 géré par l'ADF (135 lits)



Soit, pour la seule ville de Dijon, sans compter l'hôpital général, un total de 3 387 lits créés pour recevoir les soldats blessés.


5 commentaires:

Dijon a dit…

Superbe collection de photographies et de cartes postales, où les trouvez vous ?

M. Linder a dit…

Merci du compliment !

Le plus souvent, je trouve tout ça sur Delcampe.net. Et je connais quelqu'un qui me fait profiter de son énorme collection...

Anne Rich a dit…

Bonjour, je dispose des photos de mon grand-père blessé et soigné à Dijon. On le voit sur un grand escalier double avec ses camarades et infirmière dont une restera amie de la famille (lettres à l'appui). Dites moi !

M. Linder a dit…

Chère Madame,
Si vous voulez bien partager ces photographies, je me ferai un plaisir de les intégrer à cet article. Et si vous ne le connaissez pas, j'essaierai aussi d'identifier le lieu où votre grand-père a été soigné.
Vous pouvez m'envoyer vos photos à : Monetalis@free.fr
Bien cordialement,
LP

Anonyme a dit…

Bonjour, beau travail !
Le bâtiment utilisé pour l'hôpital temporaire n°74 existe toujours au 2 rue des Génois. Mon arrière grand père y est mort.
Est ce que l'avenue Victor Hugo a été renumérotée au cours du siècle écoulé car le numéro 80 est bien plus haut ?
Merci de ce travail de mémoire.