Le Darcy-Palace (historique)

A l'emplacement de l'hôtel des Messageries, le Darcy-Palace ouvre en mars 1914.



C'est un péplum italien qui est projeté le soir de son inauguration : Marc Antoine et Cléopâtre tourné par E. Guazzoni en 1913


Deuxième cinéma permanent installé à Dijon (après le Pathé), avec ses 1 000 places assises, le Darcy-Palace devient et reste longtemps la plus grande salle de la ville.




Sa façade néo-classique est marquée par un grand oeil-de-boeuf et un vitrail de couleur représentant une rose des vents.



Sur cette carte, un film d'aventures est à l'affiche : Les Enfants du Capitaine Grant, tourné en 1913 par Henri Roussel pour la Société française des Films Eclair. Le film a connu un grand succès.


Sur celle-ci, derrière le défilé de la Victoire, c'est un mélo de Jean Aymé tourné en 1919 pour la Société des Films Eclipse : Les Etapes d'une douleur.






La Bataille, film d'E.E. Violet de 1923 avec Sessue Hayakawa, raconte un épisode de la guerre russo-japonaise.



Pendant l'Occupation, le Darcy-Palace devient le cinéma réservé aux soldats allemands (le Soldaten Kino). Sur cette photo, c'est un film de 1940 qui leur est proposé : Friedrich Schiller, der Triumph eines Genies. Il s'agit d'une production typique des studios de l'UFA, servant le nationalisme allemand.






Sur cette vue de l'après-guerre, c'est La Fidèle Lassie, le célèbre tire-larmes de 1947 (dans lequel Liz Taylor débute à l'âge de onze ans).




Ici, c'est Boîte de nuit, un film d'Alfred Rode de 1951 avec Claudine Dupuis.



Et la même année, c'est Ombre et Lumière d'Henri Calef, avec S. Signoret et M. Casares.



A la fin des années 1950, la façade néo-classique démodée est masquée par un immense panneau dont le blanc rappelle certainement un écran de cinéma.






Ici, Les Dix Commandements sont à l'affiche. Le péplum de Cecil B. de Mile sort en France en 1958, mais cette vue n'a pas été prise avant 1965, comme en témoigne la R16 garée sous l'arbre.


En 1976, de grands travaux sont entrepris par Marcel Jean Massu, le nouveau propriétaire. La grande salle avec balcon est divisée en deux. Trois salles supplémentaires sont construites en creusant le sous-sol (et une sixième salle est aménagée en 1995 à la place du balcon).




En 1985, la grande structure plate paraît démodée à son tour. La façade d'origine avec son oeil-de-boeuf est découverte et reconstituée. Elle est complétée par un panneau miroir au second niveau.



11 commentaires:

Anonyme a dit…

Merci pour cet intéressant rappel cinématographique .Que de souvenirs...
Lili

Anonyme a dit…

Comme toujours nous pouvons visualiser sur ce site un travail remarquable avec des photos magnifique associées de commentaires plus qu'intéressant.

Bonne continuation

M. Linder a dit…

Merci pour tous vos compliments !

Pascal Oudot a dit…

J'ai toujours grand plaisir à lire vos billets, et à retrouver des vues du Dijon que j'ai connu enfant... comme de celui qu'ont connu mes parents et grands-parents! Merci de votre constance.

M. Linder a dit…

Merci beaucoup de votre commentaire. Et tant mieux si j'arrive à faire un peu revivre et aimer cette Dijon 1900 (et même 1950) !

Pascal Oudot a dit…

Sur la carte postale du 14 juillet 1919, on peut lire également sur le fronton du Darcy -au-dessus du mélo que vous évoquez- "le défilé du 14 juillet de la victoire à Paris". Peut-être s'agit-il de ce film là: http://www.ecpad.fr/les-fetes-de-la-victoire-le-14-juillet-1919-a-paris-13

Pascal Oudot a dit…

Euh... je relativise mon commentaire précédent! Je pensais que le défilé dijonnais avait eu quelques jours après celui de Paris.

M. Linder a dit…

Bonjour Pascal,
Merci pour ce lien. Je n'avais jamais vu ce film et je l'ai beaucoup aimé !
Votre hypothèse est tout à fait séduisante. Le titre du film correspond bien à l'affiche du Darcy. Cette vue dijonnaise ne concerne peut-être pas le 14 juillet 1919, mais le 14 juillet 1920...

Anonyme a dit…

Bonjour,
savez-vous quels sont les deux films qu´on a projetés à l´inauguration du cinéma, le 6 mars 1914?

M. Linder a dit…

Hélas, non. Mais si vous avez des pistes, n'hésitez pas à m'en parler.

M. Linder a dit…

J'ai trouvé : un comique de Max Linder et Marc Antoine et Cléopâtre de Enrico Guazzoni.